Les origines de la Meyfrenie remontent au XIV° siècle. A cette époque, elle n’était qu’une simple maison forte dépendante du château de Verteillac, puis chaque siècle apporta des modifications successives.
A partir de 1830, et ce après un incendie, les dépendances ont été recomposées pour devenir une ferme modèle d’une agriculture qui se voulait moderne. C’était l’ambition d’un médecin humaniste, également député, Jean-Antoine Pasquay Ducluzeau. Mr Ducluzeau étudiait particulièrement les plantes médicinales (notamment pour les maladies vénériennes) et cherchait à tout prix à éviter les traitements classiques comme…le mercure. Il insistait également afin que les populations pauvres aient accès aux traitements. Et ce, plus de cent ans avant l’apparition de la sécurité sociale ! On imagine cependant l’accueil mitigé qu’il a pu recevoir au parlement…
Voici le nom d’un de ses ouvrages, ouvrage ayant une consonnance plutôt…politique :
« Nouvel avis au peuple, sur l’art de guérir radicalement, sans mercure, les maladies secrètes. »

Depuis, le château et les bâtiments attenants sont restés le théâtre d’ expérimentations agricoles comme celle de raisin vinifié à la méthode champenoise pour produire un Champagne local. Mais également d’une agriculture plus classique comme celle de la polyculture-élevage, et d’une agriculture vivrière par la production de viande et de légumes.
Le monument fait finalement l’objet d’une inscription aux monuments historiques depuis 1998.
Il nous plaît donc grandement de marcher dans les pas d’un illustre personnage, de redonner (ou du moins d’essayer) de redonner aux plantes leurs lettres de noblesse, dans une époque demandeuse de transparence et de qualité sur les produits de consommation. Bien sur, nous ne nous mettons pas à la hauteur de cet homme mais il nous plaît de sentir comme une filiation avec lui à travers nos activités quotidiennes de récolte et transformation.
Au-delà de Verteillac, c’est aussi dans le territoire de la Dordogne que nous nous inscrivons, sur un terroir très calcaire, qui assure historiquement la production de truffes, de noix, et de céréales. Ces terres calcaires sont également très propices pour de nombreuses plantes à huiles essentielles (lavande, thym, romarin…), qui sont habituées au calcaire des régions du sud-est.


